Le groupe pétrolier américain Exxon Mobil arrive bientôt en Algérie. Il a signé, jeudi 23 mai, un protocole d'accord avec la Société nationale des hydrocarbures Sonatrach, qui vise à identifier des opportunités d'investissement pour le développement du secteur énergétique. Un accord qui concerne deux bassins, dans les environs d'In Salah, connus pour être riches en gaz conventionnel et non conventionnel, comprendre le gaz de schiste.
Dans le communiqué rendu public à l'issue de la signature de ce protocole d'accord par le patron de Sonatrach, Rachid Hachichi, et le vice-président d'Exxon Mobil, John Ardill, il est évoqué une étape historique atteinte grâce à deux années de négociations entre les deux groupes. Des négociations axées sur les opportunités de développement des ressources en hydrocarbures dans les bassins d'Ahnet et de Gourara (Timimoun), situés non loin de la localité d'In Salah.
En fait, c'est un partenariat qui devrait mettre l’accent sur « l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique, le respect de l’environnement et les meilleures pratiques de durabilité », fait savoir le Président-directeur général de Sonatrach Rachid Hachichi, estimant qu'Exxon Mobil « est une compagnie pionnière dans le secteur énergétique. La signature de ce protocole d’accord ouvre de nouvelles perspectives de développement du domaine minier algérien et témoigne de la volonté mutuelle des deux compagnies à parvenir à mettre en place une exploitation responsable et durable des ressources naturelles de notre pays ».
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Exxon Mobil spécialiste en gaz de schiste
Il faut dire que la compagnie américaine en question est une grande spécialiste du pétrole et du gaz de schiste. C'est donc légitime que l'on pense que sa présence en Algérie pourrait aller vers une exploitation du gaz de schiste. D'ailleurs, dans les déclarations des deux parties, l'on décèle certains indices qui sont autant de signaux pour une future exploration et exploitation du gaz de schiste.
Dans le même ordre d'idées, le vice-président exploration & nouvelles opportunités d’Exxon Mobil a beaucoup insisté sur l'expertise de son groupe dans l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, sans dire clairement sa volonté de faire passer ce cap à l'Algérie. Surtout que le groupe Exxon Mobil a toujours montré de l'intérêt pour le gaz de schiste algérien, particulièrement à l'occasion de la Conférence NAPEC (North Africa Energy & Hydrogen Exhibition and Conference) qui s'est tenue à Oran en novembre 2023.
Sonatrach va-t-elle convaincre les Algériens d'accepter l'idée d'exploiter le gaz de schiste ?
« Les opérations de l’entreprise dans le bassin permien, une zone couvrant l’ouest du Texas et le Nouveau-Mexique qui représente environ un cinquième de la taille de l’Algérie, fournissent plus de 600'000 barils d’équivalent pétrole par jour, tout en poursuivant un plan agressif pour atteindre le zéro net score en matière d’émission de gaz à effet de serre dans les actifs non conventionnels exploités d’ici à 2030 », a en effet affirmé John Ardill, pour faire comprendre que l'exploitation du gaz de schiste par son groupe respectera l'environnement.
Il reste à savoir si Sonatrach et les autorités algériennes seront en mesure de convaincre les Algériens en général et les habitants du sud en particulier, eux qui contestent l'idée d'exploiter le gaz de schiste en Algérie, particulièrement par peur de contaminer gravement la nappe phréatique et les grandes réserves d'eau que compte le sous-sol algérien dans le Sahara.
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