Les bureaux de change seront destinés uniquement aux étrangers, selon le ministre des Finances

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a annoncé, ce lundi 28 décembre, que les bureaux de change seraient réservés uniquement aux étrangers. Il s'est exprimé lors d’une séance plénière au Conseil de la Nation dédiée aux débats et à l’adoption du projet de loi portant règlement budgétaire pour l’année 2018.

Ainsi, le ministre des Finances a jeté un véritable pavé dans la mare. Les bureaux de change, dont l'ouverture est très attendue pour faire face au marché noir des devises, ne seront pas au service des Algériens. Il affirmé que ces bureaux seraient destinés exclusivement aux étrangers, et non aux Algériens. Le ministre a souligné que les bureaux de change dans les pays voisins avaient été créés pour répondre aux touristes et ne pouvaient pas être ouverts aux résidents en Algérie, car c’est « illégal ».

Cette annonce révèle les contradictions des décideurs en Algérie. En effet, à la fin du mois de mars dernier, un nouveau système de change a été mis en place. La décision a été publiée au Journal officiel n°16 du 26 mars. Elle a été signée par Aymen Benabderrahmane lui-même, qui était alors gouverneur de la Banque d’Algérie.

Économie Un député propose 3600 euros d'allocation touristique

Cafouillage dans les institutions financières

Par cette décision, la Banque d’Algérie a décidé d’ouvrir le marché de change à d’autres opérateurs. Elle a programmé d’établir un marché des changes interbancaires, afin de permettre aux banques et institutions financières d’intervenir sur ce marché, dans le cadre d’un appareil décentralisé, sous la tutelle de la Banque d’Algérie.

Ce texte prévoyait également de permettre aux courtiers d’intervenir, une façon déguisée de mettre en place des bureaux de change. Le texte précise que « les courtiers accrédités peuvent effectuer des transactions en espèces avec des banques non résidentes et qu’ils peuvent le faire aussi pour leur propre compte ou pour le compte de leurs clients ».
Les déclarations du ministre remettent ainsi en cause les intentions du gouvernement à lutter contre le marché noir des devises. Il faut rappeler que les conditions d’ouverture des bureaux de changes ont été fixées par la loi en  2016. Mais ces derniers n’ont toujours pas vu le jour.

Lire aussi : Ouverture de bureaux de change pour remplacer le marché noir des devises


Vous aimez cet article ? Partagez !