Expulsés d'un squat, une Algérienne et ses trois enfants se retrouvent à la rue

Une Algérienne, victime de violences conjugales, et ses trois enfants se retrouvent à la rue après leur expulsion d'un squat qu'ils occupaient à Bègles en France, sur décision de la préfecture de la Gironde. Une décision que des voisins de la famille algérienne dénoncent en évoquant des irrégularités dans la procédure d'expulsion.

En quittant l'Algérie pour la France en 2019 avec toute sa famille, Y. Latoui, âgée de 32 ans, espérait certainement accéder à une vie meilleure. Mais son rêve s'est vite transformé en cauchemar. Victime de violences conjugales pour lesquelles son mari purge une peine de prison, Y. Latoui se retrouve contrainte de vivre seule et sans logement avec ses trois enfants en bas âge.

À son arrivée en France en 2019, cette famille algérienne a d'abord été hébergée par des particuliers, puis contrainte de vivre en squat, faute d'un logement. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, cette femme se retrouve aussi victime de violences de la part de son mari. Ce dernier est d'ailleurs condamné à la prison ferme.

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Une Algérienne victime de violences conjugales se fait expulser avec ses trois enfants d'un squat

Une situation qui s'est davantage compliquée, puisque que cette algérienne se retrouve seule dans un squat à Bègles dans la Gironde depuis 4 ans en compagnie de ses 3 enfants âgés respectivement de 8 ans, 6 ans et 15 mois. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, Y. Latoui et ses enfants ont été expulsés le mercredi 27 avril.

Une dizaine de policiers ont procédé à l'expulsion en exécution d'une décision de la préfecture de la Gironde, rapporte le site Rue89Bordeaux. La propriétaire ayant vendu le logement squatté à une banque, cette dernière saisi la préfecture pour récupérer son bien. La préfecture de la Gironde a d'abord envoyé une mise en demeure à Mme Latoui, mais cette dernière affirme ne pas savoir où aller.

« J'ai été convoquée au commissariat et une semaine plus tard, un huissier est venu. On nous propose quelques nuits d'hôtel, mais avec les enfants, c'est compliqué et on risque de se retrouver à la rue après », témoigne Y. Latoui. Elle affirme aussi que l'Association pour l'accueil des femmes en difficulté (APAFED) de la région a refusé de l'accueillir. Cette structure lui a expliqué qu'elle n'est plus en danger des violences puisque son mari est en prison.

La situation de cette famille algérienne a suscité un vaste mouvement de solidarité

La situation de cette famille a suscité la réaction d'un député de la Gironde, Loïc Prud'homme, qui a saisit par courrier, le 25 avril dernier, la préfète de la Gironde afin de geler l'expulsion. Tout en  plaidant « l'état de nécessité pour préserver la santé et la sécurité de la famille », le député a également contesté la légalité de la procédure administrative d'expulsion. Il a mis en avant le fait que le logement ne soit pas le « domicile de la propriétaire », la maison étant « restée inoccupée pendant des années ».

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Malgré l'appui de ce député et le soutien de nombreux voisins venus assister Y. Latoui et ses enfants, l'huissier de justice a décidé de passer à l'action en recourant à la force publique pour expulser les quatre occupants du squat. Ce n'est d'ailleurs pas la premier expulsion du genre à Bègles, puisque la semaine passée, dans la même rue, une famille avec 4 enfants a été expulsée d'une maison rachetée par un nouveau propriétaire.


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