Les relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Espagne traversent une période très difficile. Depuis plusieurs mois, l'Algérie a pris des mesures contre ce pays suite au changement de sa position par rapport à la question du Sahara occidental. Ces mesures ont lourdement impacté l'économie espagnole. Le secteur de l'Énergie est parmi les secteurs les plus impactés. En effet, en plus de la réévaluation en hausse des prix du gaz, les exportations algériennes de gaz liquéfié ont atteint leur plus bas niveau historique.
Ainsi, selon le journal espagnol El Mundo, le gaz liquéfié expédié par bateau depuis l'Algérie a atteint 5 400 GW/h en novembre, soit 74 % de moins qu'à la même période en 2021. Au fait, des méthaniers algériens évitent carrément les ports espagnols. Selon la même source, en 2022, l'Algérie a mis un frein à l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) par bateau vers l'Espagne. S'appuyant sur les chiffres du géant énergétique espagnol Enagás, le journal révèle que le volume de gaz liquéfié que l'Espagne a reçu par voie maritime a diminué de 74 % entre janvier et novembre, par rapport à la même période en 2021.
Pendant cette période, l'Espagne n'a reçu que 5 400 GW/h (gigawattheures) de gaz liquéfié algérien, contre près de 21 100 GW/h au cours des onze premiers mois de l'année dernière. Les exportations algériennes de gaz liquéfié ont donc atteint leurs plus bas niveaux historiques. En effet, les 7 dernières années (les premières données publiées sont celles de 2016), l'entrée du GNL algérien n'était jamais descendue en dessous de 10 000 GWh en novembre, excepté l'année 2020, où, en raison de la pandémie, la demande a chuté dans un contexte de ralentissement économique mondial.
Ce sont les effets de la crise diplomatique entre l'Algérie et l'Espagne. Une crise déclenchée suite au tournant diplomatique du gouvernement de Pedro Sánchez sur la question du Sahara occidental. Ce ralentissement des flux de GNL algérien intervient dans le contexte d'une année critique pour l'Europe, qui s'est engagée dans une course sans précédent pour remplir ses réserves de gaz face à la menace russe d'une coupure totale d'approvisionnement.
Il faut dire que, selon les derniers chiffres de la Commission espagnole des marchés et de la concurrence (CNMC) correspondant au mois d'août, le prix des importations de gaz par navire s'est établi à 77,7 euros/MWh, contre 39,3 euros du gaz acheminé par gazoduc. En Espagne, le principal bénéficiaire de la demande grandissante pour le gaz liquéfié est les États-Unis, un pays qui, pour la première fois depuis que des records existent, a dépassé l'Algérie en tant que principal fournisseur de gaz de l'Espagne.