En dépit d’une consommation énergétique interne de plus en plus importante, l’Algérie est devenue le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique. Ce classement, jugent les analystes, est dû à deux facteurs. Le premier a trait à la guerre en Ukraine et le deuxième au recul des exportations d’un autre pays africain.
Ainsi, le conflit russo-ukrainien conforte l’Algérie comme leader en matière des exportations de GNL. La valse des responsables européens en Algérie, notamment vers la fin de l’année 2022, quand la peur d’un « hiver sans gaz » était à son comble, a donné ses fruits. C’était d’ailleurs dans le même contexte et la même période que le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune a annoncé que l’objectif de l’Algérie pour l’année 2023 était de « doubler sa production de gaz destinée exclusivement à l’exportation ». Il s’agissait de passer d’un volume de 50 milliards de m3 à celui de 100 m3 par an.
Exportations de GNL : le Nigeria enregistre une baisse de 35 %
L’autre raison qui a fait que l’Algérie soit classée premier exportateur africain de GNL est que les exportations du Nigeria ont sensiblement baissé. En effet, Refinitiv Eikon, un fournisseur mondial de data en temps réel, a indiqué que lesdites exportations « ont sensiblement diminué (35 %) au cours du mois de janvier de l’année en cours pour atteindre 2,8 millions de mètres cubes ». Et c’est ce qui place ce pays en dessous de l’Algérie, dont les exportations pour le même mois ont été de l’ordre de 3,1 millions de mètres cubes ».
Aussi, le recours à l’exportation du GNL a été encouragé par le contexte politique régional. En effet, si le continent européen a exprimé des besoins plus importants en matière de gaz, la crise diplomatique de l’Algérie avec à la fois le Maroc et l’Espagne a boosté l’alternative GNL. Le gazoduc Maghreb-Europe, qui lie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc, a été, pour rappel, complètement mis à l’arrêt. Et c’est là l’autre raison qui a fait que les exportations algériennes de GNL soient si importantes.
À noter également qu’en 2022, les exportations algériennes de gaz ont baissé à 49,3 milliards de mètres cubes, contre 54,6 milliards en 2021. Les exportations de gaz par le moyen de gazoducs, elles, ont chuté de 7,6 % durant la même année. Elles ont été de l’ordre de 36,5 milliards de mètres cubes.
