L’Algérie, l’un des premiers fournisseurs de l’Europe en gaz naturel, voudrait faire de même avec l’énergie électrique. La crise énergétique que traverse le vieux continent à la lumière de la guerre en Ukraine, partie vraisemblablement pour s’inscrire dans la durée, est une aubaine pour l'Algérie, qui se dit prête à exporter de l'électricité vers l'Europe.
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, l’a réaffirmé ce mardi 11 avril à partir d’El Bayadh, où il effectuait une visite de travail et d’inspection, déclarant à la presse que les préparatifs et études sont en cours pour l’exportation de l’énergie électrique par voie maritime vers l’Europe.
« Des préparatifs, des études et des démarches sont en cours avec des partenaires européens pour l'exportation de l'électricité vers l'Europe et faire de cette opération une réussite », a, en effet, déclaré le ministre algérien de l’Énergie. Mohamed Arkab a, dans le même contexte, fait savoir que l’énergie électrique destinée à l'exportation vers l'Europe sera produite par le gaz naturel, mais également par les futures centrales solaires.
Dans les faits, l'exportation d'énergie électrique vers l'Europe avait déjà été évoquée par le passé. Lors de sa rencontre en décembre dernier, avec des représentants des médias nationaux, le chef de l'État avait fait part de la volonté de l'Algérie à exporter son excédent de production d'électricité vers l'Europe, dans le contexte de la crise énergétique que connaît ce continent, « ce qui constitue une opportunité pour renforcer les exportations énergétiques algériennes ».
Pour ce faire, l’Algérie a proposé à certains pays amis la réalisation d'un câble électrique reliant l'Algérie à l'Europe au point le plus proche de l'Italie, à 270 km, soit une distance "courte", avait assuré Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue italien Sergio Mattarella dans le cadre de sa visite en Italie.
L’Algérie produit annuellement près de 24 000 mégawatts d’électricité et exporte déjà près de 500 mégawatts vers la Tunisie et la Libye. « Le réseau national d’électricité est capable de répondre à l’intégralité des besoins des citoyens », avait assuré en juillet 2022 Mourad Adjal, PDG du Groupe Sonelgaz. Autosuffisante l’Algérie pourrait donc alimenter une partie de l'Europe, sans qu’il n’y ait d’incidence sur la production locale. Seulement, les investissements nécessaires pour y parvenir sont inévitables. À en croire le PDG de Sonelgaz, les ressources financières nécessaires pour la concrétisation de ce projet seront débloquées en 2023 ou 2024.
