Depuis plusieurs mois, les relations entre la France et le Maroc se sont dégradées. La visite d'Emmanuel Macron dans le royaume, prévue à la fin de l'année 2022, n'a pas eu lieu. Reportée pour le début de l'année 2023, cette visite n'est même pas encore programmée. Le malaise est grandissant entre les deux pays, mais les responsables respectifs évitent de reconnaître cette crise dans leurs déclarations publiques. Pour les Français comme pour les Marocains, la situation est « normale ».
Cependant, même si les politiciens restent silencieux, ce sont les intellectuels qui prennent la parole pour révéler les coulisses de cette crise silencieuse. C'est le cas de l’écrivain franco-marocain Tahar Ben Jelloun connu pour être proche du roi Mohammed VI. Invité de l'émission « conversation avec Anne Cabana » diffusée sur la chaine israélienne I24 News, cet écrivain a expliqué que le froid qui caractérise les relations franco-marocaines est dû à la maniéré dont Emmanuel Macron s'est comporté avec Mohammed VI.
Le début de la crispation a commencé lors d'un appel téléphonique entre les deux responsables, affirme Tahar Ben Jelloun. C'était lors du scandale d'espionnage avec le logiciel Pegasus. « Emmanuel Macron était très très maladroit et a manqué de respect au roi du Maroc », déclare l'intellectuel franco-marocain, en ajoutant : « c'est ce que je sais de sources très sures ». Ce manque de respect a eu lieu « lors des écoutes avec le logiciel Pegasus […] Macron s'est plaint et le roi du Maroc lui a dit : "je vous donne ma parole d'honneur que je ne vous ai pas fait écouter, ce n'est pas mon genre". Et là, [Macron] lui a répondu quelque chose que je ne peux pas dire ici (dans l'émission). Enfin, il lui a répondu d'une manière très maladroite et le roi n'a pas aimé ».
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L'écrivain explique que le roi est remonté contre Macron « parce qu'il lui a donné sa parole d'honneur et il ne l'a pas cru. Et là, les relations étaient rompues ». L'écrivain accuse également le président français d'être derrière la résolution « très anti-marocaine » du parlement européen. Pour cet écrivain très proche du palais royal, la France a fait tout cela pour plaire aux Algériens. Il reprend donc les thèses des cercles proches du roi. Il faut dire que l'écrivain a soutenu le roi Mohammed VI pendant tout son règne. Il n'a jamais fait partie des intellectuels marocains qui ont dénoncé les atteintes aux libertés au Maroc.