Un Algérien condamné en France pour terrorisme

Un Algérien poignardé à la sortie d'une discothèque à Lyon

Un ressortissant algérien impliqué dans des affaires de terrorisme en France à la fin des années 1990 sous l'égide du Groupe islamique armé (GIA) est rattrapé par la justice française. Condamné par défaut en 2001 alors qu'il se trouvait en Irlande, cet Algérien, qui a rejoint la France au début de la Décennie noire, a été rejugé par le tribunal correctionnel de Paris après avoir été livré à la France par les autorités irlandaises.

Plusieurs années après les faits, dont certains remontent au début des années 90, la justice française s'est penchée sur l'affaire d'un ressortissant algérien impliqué dans des activités terroristes dans l'Hexagone ayant ciblé l'Algérie. Après une vingtaine d'années passées en Irlande, où il avait réussi à régulariser sa situation, Youcef M., 55 ans, a fini par être rattrapé par son passé. En septembre 2021, les policiers irlandais sont venus l'arrêter dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française.

Ce ressortissant algérien a été remis à la France en février 2023 afin d'y être jugé pour « association de malfaiteurs terroriste ». Condamné en son absence en 2001 à 6 ans de prison ferme, ce père de famille algérien, qui a rejoint la France en 1992 depuis l'Italie, s'est retrouvé le vendredi 2 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour un procès en appel sur sa demande. Youcef M., a voulu plaider son innocence.

En fuite en Irlande, un ressortissant algérien jugé en France pour terrorisme

Selon l'accusation, Youcef M. avait été arrêté en 1997 avec plusieurs membres de la cellule marseillaise d'un groupe djihadiste dissident du GIA, Takfir wa El Hijra. Ce groupe finançait l'achat d'armes pour la lutte armée en Algérie, notamment via le trafic de voitures et de pièces d'identité. Libéré après sa garde à vue, il avait quitté la France pour les Pays-Bas afin de poursuivre ses activités clandestines, toujours selon l'accusation.

Youcef M. affirme avoir ensuite gagné la capitale de l'Irlande, Dublin, en 2000, « caché dans un camion », espérant régulariser sa situation. Après avoir réussi à se faire naturaliser en Irlande, il a été remis à la France en 2021 en réponse à un mandat d'arrêt européen. Pour la procureure, le prévenu était bien « le faussaire attitré du groupe de Marseille » et « le point de contact des membres de la cellule suisse » du Takfir wa El Hijra dont « les armes [ont été] envoyées sur le territoire algérien ».

Devant le tribunal, le prévenu a reconnu avoir commis quelques vols « pour survivre » à Marseille, tout en assurant qu'ils n'étaient pas liés au groupe terroriste dont il aurait fréquenté des membres en ignorant tout de leur engagement. « Je ne suis pas un terroriste et ne le serai jamais. Mon seul engagement politique, c'était la musique kabyle. Vous pouvez voir comment j'ai élevé ma famille, comment sont mes gosses. Ce ne sont pas mes valeurs », lance Youcef M.

L'avocat du ressortissant algérien avait plaidé la relaxe, jugeant l'infraction « insuffisamment établie ». Selon lui, la mise en cause de son client ne « repose que sur des déclarations de témoins » qui ont « changé à de nombreuses reprises ». Reconnu coupable par le tribunal pour son « soutien logistique » aux groupes terroristes sans « mise en œuvre d'actions violences », Youcef M. s'est vu infliger une peine de 5 années de prison fermes.

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