Sommet des BRICS en Afrique du Sud : ce qu'il faut savoir

BRICS sur une vue de la Terre

Le groupe des BRICS occupe l'essentiel de l'actualité politico-économique à la veille de son sommet qui aura lieu à Johannesburg du 22 au 24 août. Cet acronyme retient l'attention dans le sujet de l'économie mondiale. Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et Afrique du Sud se réunissent pour décider de l'avenir du groupe, de son extension et aussi de la nouvelle monnaie unique qu'ils pourraient mettre en place. À quelques jours du sommet, plusieurs questions se posent. Nous allons tenter de résumer l'essentiel de l'actualité relative à ce groupe et d'apporter des réponses qui vous permettront de mieux cerner les BRICS.

Les pays qui composent actuellement les BRICS ont un poids considérable sur l'échiquier mondial. Ils pèsent 23 % du PIB (produit intérieur brut) mondial et abritent 42 % de la population de la planète. Ce sont des chiffres impressionnants qui permettent aux cinq pays des BRICS  de prétendre à une place plus importante dans l'économie mondiale qui bat de l'aile en raison de plusieurs crises successives.

Créé en 2009, le groupe des BRICS a mis du temps pour s'imposer. Ce groupe se réunit chaque année lors d'un sommet hébergé à tour de rôle par l’un des cinq pays membres, géographiquement éloignés. L’objectif de ces sommets est d’affirmer la place de ces économies, à la croissance inégale, en particulier au regard des États-Unis ou de l’Union européenne.

2023 : Nouvelle donne

Cette année, le sommet des BRICS revêt une importance considérable. En effet, le groupe pourra s'élargir. 23 pays souhaitent rejoindre les BRICS, comme l'a annoncé un responsable de l'Afrique du Sud. Ce groupe, dont la croissance économique est surtout portée par la Chine et l’Inde, veut se renforcer pour peser davantage sur l'échiquier mondial. Cependant, pour l'instant, la démarche à suivre n'est pas encore connue. Certains membres veulent l'élargissement du groupe alors que d'autres veulent attendre pour mieux s'organiser.

La Banque des BRICS

Ce groupe a également mis en place une nouvelle banque qui ambitionne de concurrencer les institutions financières existantes. La Nouvelle banque de développement (anciennement Banque de développement des BRICS) intéresse plusieurs pays, dont l'Algérie qui veut adhérer à cette banque avec une première participation financière de l’ordre de 1,5 milliard de dollars1.

Abdelmadjid Tebboune, qui a annoncé cette information, a réaffirmé l'intérêt de l'Algérie pour une adhésion aux BRICS. Une adhésion qui devra « ouvrir de nouveaux horizons, notamment économiques ». « Le monde des BRICS nous convient le plus », avait-il déclaré2.

Cette Nouvelle banque de développement (NDB) veut être une alternative à la Banque mondiale et au FMI. La structure, dont le siège est à Shanghai, a investi 30 milliards de dollars depuis sa création en 2015, dans des projets d’infrastructure et de développement durable dans les États membres et les économies en développement.

Dédollarisation et nouvelle monnaie : Les hésitations des BRICS

Les BRICS veulent dépasser l'hégémonie du dollar dans les transactions commerciales internationales. Les activités de ces 5 pays, qui représentent 18 % du commerce international, restent majoritairement libellées en dollars. Pour contrer la prédominance du billet vert dans les échanges internationaux, l'un des projets ambitieux des BRICS est la création d'une monnaie commune3.

Dans la même démarche, le Brésil et la Chine ont conclu en début d’année un accord bilatéral pour régler leurs échanges dans leurs monnaies locales. Le directeur financier de la nouvelle banque de développement des BRICS, Leslie Maasdorp, avait indiqué que ce groupe ambitionne « à moyen et long terme » de créer sa propre monnaie. Ce responsable a également affirmé que les BRICS s'efforcent actuellement de stimuler le commerce direct dans leurs monnaies nationales.

Cependant, sur le plan de la communication, des couacs existent encore entre les membres. L’ambassadeur itinérant de l’Afrique du Sud pour l’Asie et les BRICS, Anil Sooklal, n'est pas d'accord avec le projet de dédollarisation4. Il avait indiqué : « le commerce en monnaies nationales est toujours à notre ordre du jour. Nous n’aspirons pas à la dédollarisation. Les BRICS n’y appellent pas. Le dollar restera la principale monnaie mondiale, c’est une réalité ».

L'Algérie et les BRICS

Depuis quelque temps, l'Algérie a lancé une offensive sur le plan diplomatique pour adhérer aux BRICS. Abdelmadjid Tebboune a plaidé la cause algérienne lors de ses précédentes visites en Russie et en Chine. Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, de son côté, avait affirmé que l'Algérie « est sur le point d’intégrer le BRICS », en ajoutant que l'Algérie a « tous les moyens et les compétences pour cela ».

Cependant, il faut dire que pour l'instant, le dossier algérien n'a pas encore reçu d'approbation, même si l'Algérie pays porte un grand intérêt à ce groupe et a de grands espoirs que sa demande soit acceptée5. La demande de l'Algérie, ainsi que d'autres pays, n'a toujours pas été étudiée. De hauts responsables des BRICS ont récemment affirmé que les pays composant ce groupe ne se sont pas encore mis d'accord sur les critères d'adhésion. Il faut donc attendre la fin du sommet pour connaître la réponse que réservent les BRICS à la demande algérienne.


  1. L'Algérie veut investir 1,5 milliard de dollars dans la Banque des BRICS, 22 juillet 2023, ObservAlgérie 

  2. L'Algérie demande officiellement son adhésion aux BRICS, 8 novembre 2022, ObservAlgérie 

  3. Entre dépendance au dollar et réticences, les BRICS sont-ils prêts à lancer leur propre monnaie ?, 8 juillet 2023, ObservAlgérie 

  4. « Nous n'aspirons pas à la dédollarisation », affirme un responsable des BRICS, 15 août 2023, ObservAlgérie 

  5. Adhésion aux BRICS : La demande de l'Algérie a-t-elle été rejetée ?, 15 juillet 2023, ObservAlgérie 

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