« Les Français travaillent pour moi » : un TikTokeur se vante de vivre des aides sociales

Panneau avec le logo de la Caisse d'allocations familiales (CAF)

Un TikTokeur a fait parler de lui cette semaine en France, pour de mauvaises raisons. Dans une vidéo qui a massivement circulé sur les réseaux sociaux, cet individu qui affirme habiter à Paris, explique comment il profite du système social français. « Je vis des aides de la France, les Français travaillent pour moi », affirme-t-il.  

Sur TikTok, ce jeune homme se présentant sous le nom d'ALP, a fait le buzz avant que son histoire ne soit reprise par de nombreux médias et faire réagir les autorités françaises. Dans sa vidéo qui a accumulé près de 700.000 vues, le TikTokeur affirme sans gêne qu'il profite du système social français. « Tous les Français bossent, vous vous levez tous les matins à 6h, pour aller bosser, pendant que moi je dors, je me lève à midi », déclare-t-il dans sa vidéo.

Le jeune homme a ensuite détaillé les nombreuses aides sociales qu'il dit recevoir. « À la fin du mois j'ai mon RSA, je touche 600 euros, et j'ai 300 euros de la mission locale qui me paie tous les mois. Ça fait 900 euros. Mon loyer coûte 500 euros, j'ai des APL de 350 euros, donc en gros je paie le loyer 150 euros. À la fin du mois j'arrive à économiser 600 euros à ne rien faire », ajoute-t-il.

Ce n'est pas tout. L'auteur de la vidéo affirme que la mission locale lui verse 1300 euros pour passer le permis de conduire. Son pass Navigo est aussi remboursé à hauteur de 84 euros. « C'est les assistantes sociales qui paient mon électricité, mon gaz, l'eau », se vante-t-il. Avant de conclure : « Moi je ne fais rien. J'ai décidé de ne rien faire. Tous les Français, vous avez le seum, vous travaillez et payer les impôts pour moi, pour qu'on me paye ».

La CNAF menace de sévir contre le « fraudeur » aux aides sociales

La vidéo a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), qui verse notamment le RSA et les APL via la CAF, a également réagi. « L'individu a été identifié et des contrôles sont en cours », écrit-elle sur X (ex-Twitter), indiquant que « les premières investigations soulèvent des doutes sur ses affirmations ». Toutefois, « en cas de fraude avérée, une plainte sera déposée à son encontre », menace la CNAF, parlant dans un autre post de « fake-news » et d'« incitation à la fraude ».

La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a elle aussi réagi à cette vidéo autour des aides sociales. « Attention aux vidéos d'individus ne cherchant que le buzz et se faisant sur le dos de la vérité et de la solidarité nationale », avertit la ministre. Contacté par Le Figaro au sujet de la vidéo, le cabinet de la ministre rapporte que « les premières investigations effectuées tendent à démontrer des différences entre sa situation et ses dires ».

Le TikTokeur fait son mea-culpa et s'explique

Face à la levée de boucliers suscitée par sa vidéo, le jeune TikTokeur a tenu à s'exprimer à nouveau en indiquant n'avoir « jamais » bénéficié des aides sociales. Plaidant l'ironie, ALP déclare avoir posté sa vidéo pour « narguer certains Français racistes et fachos ». « Cette vidéo que j'ai faite, c'était pour narguer les Français racistes et les Français fachos », explique-t-il dans sa nouvelle vidéo.

« Parce qu'à chaque fois que je fais mes lives, j'ai toujours des gens qui m'insultent. J'ai toujours des injures racistes de Français qui viennent me dire "rentre chez toi", "t'es tout noir", "tu travailles pas, tu profites de la France" […] Comme ils m'accusent tout le temps que je ne bosse pas, je me suis dit "ok, je vais leur donner ce plaisir, je vais les narguer dans ces vidéos" », plaide-t-il.

@ninoonoor #duo avec @𝐀𝐋𝐏 #alp_flow #viralvideo ♬ son original - 𝐀𝐋𝐏

Ce que risquent les auteurs de ce genre de publications dès janvier 2024

Cependant, ce n'est pas la première fois que ce genre de vidéos est partagé sur les réseaux sociaux.  En septembre dernier, c'est un youtubeur sous le nom de Mertel qui avait fait le buzz en France. Dans sa vidéo devenue virale, ce jeune homme affirmait toucher 1800 euros  d'aides sociales par mois. Face au tollé suscité par la sortie de ce youtubeur, les autorités françaises ont décidé de frapper fort en instaurant un délit d'incitation publique à la fraude sociale. Les auteurs de ce genre de publications risqueront 2 ans de prison et une amende de 30'000 euros à partir du 1er janvier 2024.

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