Le projet de Fly Westaf, la première compagnie aérienne low-cost algérienne, a finalement été abandonné après deux ans de son annonce. Malgré les promesses d'ouverture du marché aérien au privé, les obstacles administratifs et législatifs semblent avoir raison de ce projet ambitieux.
La mauvaise nouvelle a été annoncée par le député de l’émigration Abdelouahab Yagoubi, sur sa page Facebook. « Pendant deux ans, nous avons déployé de grands efforts pour accompagner le commandant Ziane Chakib Cherif, avant même son retour au pays en 2022, pour contribuer au renforcement du secteur du transport aérien. Malheureusement toutes les portes sont restées fermées. Il a été donc contraint de repartir ailleurs, où les initiatives économiques sont encouragées, les énergies attirées et toutes les facilités aux investisseurs accordées, » déplore-t-il.
Fly Westaf a été fondée par Chakib Ziani-Cherif, un pilote ayant une expérience significative dans le domaine aérien. L'objectif de cette compagnie était de proposer des vols à bas coût reliant l'Algérie à des destinations en Europe, notamment Marseille et Perpignan. Le projet a suscité un grand intérêt parmi les voyageurs algériens, notamment ceux de la diaspora, qui recherchaient des alternatives aux tarifs élevés pratiqués par les compagnies existantes.
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Le rêve de Fly Westaf se heurte à la réalité
En janvier 2022, Fly Westaf a obtenu son registre de commerce, marquant une étape importante vers le lancement de ses opérations. Le projet visait à acquérir cinq avions Boeing 737 pour offrir des tarifs compétitifs, avec des billets à partir de 49 euros. Cependant, malgré quelques étapes franchies, le rêve d'une compagnie aérienne low-cost en Algérie s'est rapidement heurté à une réalité difficile.
Ainsi, après deux années de démarches infructueuses et face à une situation devenue impossible, Chakib Ziani-Cherif a pris la décision difficile d'abandonner le projet Fly Westaf. Yagoubi a dénoncé la fermeture du marché aux initiatives privées et a appelé à une réforme urgente des lois sur l'investissement pour permettre une plus grande participation des investisseurs algériens expatriés.
L'échec de Fly Westaf est un coup dur pour le projet de privatisation du secteur aérien algérien. La création d'une compagnie low-cost aurait permis de diversifier l'offre et de renforcer la concurrence sur le marché. Les passagers algériens sont souvent confrontés à des tarifs élevés en raison du quasi-monopole exercé par Air Algérie.