« Le Sahara occidental n'est pas à négocier ». Mohammed VI défie les Nations unies sur la question sahraouie

Mohammed VI, roi du Maroc

Le roi marocain Mohammed VI défie l'Organisation des nations unies dans le dossier du Sahara occidental. Dans un discours prononcé dans la soirée du samedi 6 novembre, le souverain marocain a balayé d'un revers de main toutes les résolutions de l'ONU.

En effet, pour Mohammed VI, le Sahara occidental n'est pas un territoire non-autonome, comme le stipule l'ONU dans ses résolutions. Il défie carrément les Nations unies en affirmant que la marocanité du Sahara occidental n'est pas négociable. « Le Sahara occidental n'est pas à négocier », a indiqué le roi du Maroc dans son discours.

« Aujourd’hui comme par le passé, la marocanité du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation », a précisé Mohammed VI dans son intervention, balayant d'un revers de main tous les textes internationaux qui régissent la question sahraouie depuis au moins 1975, année qui a vu le Maroc occuper ce territoire, après le départ des Espagnols qui en avaient fait une colonie.

Après le départ des Espagnols, le Maroc, alors dirigé par Hassan II, père de l'actuel souverain, a envoyé environ 350 000 personnes dans ce qui est appelé « la marche verte ». Et c'est justement à l'occasion de la commémoration du 46e anniversaire de cette marche que Mohammed VI a prononcé son discours samedi soir. « En fait, si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel », a ajouté le roi du Maroc qui a toujours accusé l'Algérie d'avoir créé le conflit et de soutenir les indépendantistes sahraouis.

Il faut dire que ce discours intervient alors que les relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc sont coupées depuis août. Il intervient surtout au lendemain de la mort de 3 routiers algériens sur le territoire du Sahara occidental sur leur chemin de retour entre la Mauritanie et l'Algérie. Les autorités algériennes ont accusé l'armée marocaine de ces attaques et ont saisi l'ONU et l'Union africaine sur la question qui a exacerbé les tensions entre les deux pays.

Paradoxalement, le roi Mohammed VI n'a prononcé aucun mot sur cet incident, ni même sur les relations algéro-marocaines très tendues, en raison des « actions hostiles » dont aurait fait preuve le makhzen envers l'État algérien, selon les accusations des autorités algériennes.

En fait, si Mohamed VI n'a pas évoqué les relations exécrables entre les deux pays et leur récente escalade, c'est pour faire passer un message. C'est celui qui dit que le seul souci entre les deux pays, c'est le soutien de l'Algérie au front Polisario qui lutte pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Une façon de présenter l'Algérie comme une partie prenante dans ce conflit, alors que l'Algérie a toujours défendu les résolutions de l'ONU sur le dossier du Sahara occidental et refusé d'être considérée comme partie prenante du conflit.

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