Le gouvernement algérien lance un appel aux opérateurs de l'économie informelle

Square Port Saïd, une des places de l'économie informelle et du change des devises en Algérie (marché noir)

Le secteur de l'informel prend une place prépondérante dans l'économie algérienne. L'argent généré par ce secteur échappe à tout contrôle. Afin de l'intégrer dans le circuit bancaire, Aïmene Benabderrahmane, Premier ministre et ministre des Finances, a appelé les opérateurs exerçant dans l'informel à profiter les dispositions de la Loi de finances 2022 afin de régulariser leurs situations.

Intervenant devant les membres du Sénat dans le cadre de la présentation de la Loi de finances 2022, le premier ministre a abordé l'économie informelle. Il a expliqué qu'elle porte un grand préjudice à l'économie nationale. Aïmene Benabderrahmane a également indiqué que la nouvelle loi de finances porte des mesures incitatives pour capter l'argent de l'informel.

Le gouvernement algérien veut recouvrer les masses monétaire qui circule sur le marché noir

Les mesures prises dans cette loi devront « permettre à l’économie nationale le recouvrement les grandes masses monétaires en circulation sur le marché noir ». Le premier ministre souligne que depuis sa mise en place, « la finance  islamique a déjà permis recouvrir d’importantes sommes ».

Cette nouvelle déclaration du ministre des finances révèle les difficultés du gouvernement à trouver une solution au secteur de l'informel. Elle dénote aussi le manque de stratégie pour capter l'argent de l'informel. Le ministre des Finances, par ses déclarations, démontre que les autorités restent dans l’expectative et préfèrent laisser faire en fermant les yeux sur ce secteur qui génère aussi de l'emploi.

Le secteur informel en Algérie produit une masse monétaire importante et active au vu et au su des autorités sur les places publiques sans être inquiété. Par ailleurs, pour trouver une solution à cet épineux problème, le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) avait déjà annoncé qu'il compte proposer des instruments de lutte contre le marché informel en Algérie.

« Le CNESE compte mettre en œuvre un modèle d'évaluation de l'économie informelle à travers une approche moderne impliquant la cohérence entre les stocks et les flux d’argent circulant dans l’informel dans le but d’améliorer les résultats d’évaluation des chiffres de l’économie parallèle du pays », avait déclaré le président du CNESE en avril derniers. Ces instruments tardent à venir alors que le secteur de l'informel ne cesse de prendre de l'ampleur.

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