Ramadan en Algérie : une ambiance festive et chaleureuse à travers tout le pays

Dates, lampe et coran, dans le thème du ramadan

Le mois sacré du ramadan commencera cette année, selon les calculs astronomiques, le jeudi 23 mars 2023. Seul mois dont le nom figure dans le coran, ramadan est pour les musulmans le mois saint par excellence. Au-delà de son aspect spirituel, le ramadan en Algérie est marqué par des traditions qui reflètent la richesse culturelle et spirituelle du pays.

Ramadan approche à grands pas. La date de son début en Algérie et à travers plusieurs pays au monde est le 23 mars, selon les calculs scientifiques. Toutefois, comme le veut la tradition, l'annonce officielle du début de ce mois sera faite à l'issue de la nuit du doute. En Algérie, la nuit du doute pour la détermination du premier jour du mois du ramadan 1444 de l'hégire aura lieu mercredi 22 mars 2023 au soir, a annoncé, lundi 20 mars, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs dans un communiqué.

Le ramadan de cette année, qui tombe à quelques jours du début du printemps, sera marqué en Algérie par un climat plutôt doux par rapport aux années précédentes. Mais, cette année, les pratiquants devront passer de longues journées à observer le jeûne. En effet, sur le plan du volume horaire de jeûne, l'Algérie fait partie des pays où les journées de ramadan seront les plus longues, cette année, avec une moyenne de 15 h 45 minutes, soit 15 minutes de plus par rapport au ramadan 2022.

Des traditions de ramadan que les Algériens transmettent de génération en génération

Si le mois de ramadan change de période d'année en année, ses traditions sont presque figées. C'est un mois spécial pour les Algériens, et ce, à tous les niveaux. Le ramadan a ses traditions que les Algériens observent et transmettent de génération en génération. Et beaucoup de ceux qui n'observent pas le jeûne sont attachés à certaines pratiques de ce mois.

Mois de piété, ramadan est accueilli dans certaines régions d'Algérie avec faste. À quelques jours du début du mois sacré, des familles se mettent à la repeindre leurs maisons et à les décorer avec des lanternes, des bougies ou des guirlandes lumineuses pour créer une ambiance festive et chaleureuse. Mais c'est surtout le côté culinaire qui distingue ce mois par rapport au reste de l'année.

En effet, en Algérie, le ramadan est marqué par la préparation de plats typiques qui accompagnent la rupture du jeûne, tels que les dattes, le lait fermenté, les fruits secs, le fromage ou encore la chorba (soupe), le bourek (feuilleté) ou le m'hadjeb (crêpe farcie). Les plats diffèrent d'une région à une autre, mais la chorba reste le plat commun que tous les Algériens partagent dans leur menu quotidien pour la rupture du jeûne.

Après le repas de l'iftar vient le moment de reprendre un peu d'énergie durant la soirée. Partout en Algérie, thé et café sont au rendez-vous, accompagnés de pâtisseries traditionnelles comme le Kalb el-Louz (pâtisserie algérienne à base de semoule, amandes et eau de fleur d'oranger), la Zlabia (confiserie traditionnelle) ou tout autre gâteau traditionnel. C'est ce qui fait le charme des soirées ramadanesques en famille ou avec des proches et des amis.

L'autre tradition de ce mois en Algérie est le s'hour. C'est un repas, généralement léger, que prennent les jeûneurs juste avant l'aube, afin de mieux se préparer physiquement au jeûne. Dans pratiquement toutes les régions d'Algérie, le plat du s'hour est constitué du couscous avec du zbib (raisins secs). Dans certaines régions, comme en Kabylie, les jeûneurs ajoutent au couscous des petits pois et même des fèves. Le tout est accompagné de Leben (petit lait) ou de Raïb (lait fermenté mésophile).

Ramadan en Algérie, un mois de piété et de convivialité

Le ramadan étant un mois de spiritualité, il va de soi que bon nombre d'Algériens s'adonnent à des pratiques religieuses. Durant ce mois, beaucoup d'Algériens – hommes et femmes, parfois accompagnés de leurs enfants – vont à la mosquée après la rupture du jeûne pour accomplir leurs prières surérogatoires (tarawih). Ceux qui n'ont pas la possibilité d'aller à la mosquée effectuent leurs prières chez eux. Le mois de ramadan est souvent consacré à la lecture du coran dans son intégralité (60 hizb).

Le mois de ramadan est aussi synonyme, en Algérie, de générosité et de solidarité envers les plus démunis, notamment à travers le versement de l'aumône légale (zakat) ou l'offre de repas aux nécessiteux. Ce mois est aussi est une occasion pour la visite des proches, des amis ou des voisins pour partager un moment convivial et renforcer les liens sociaux.

Les défis du ramadan en Algérie

Le ramadan en Algérie n'est pas sans difficulté pour les fidèles, qui doivent faire face à plusieurs défis liés à la situation socio-économique du pays. Parmi ces défis, on peut mentionner la hausse des prix des produits alimentaires de base, de la viande (rouge ou blanche) et des légumes. Une hausse des prix qui pèse sur le budget des ménages, notamment les plus modestes. Face à cette situation, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour importer de la viande depuis les pays de l'Amérique du Sud.

Les autorités algériennes ont également instruit les agents du département du Commerce à intensifier leurs contrôles au niveau des marchés pour lutter contre la spéculation. Les Algériens redoutent aussi le manque d'eau durant le mois de ramadan, surtout que cette année est marquée par la sécheresse. Dans certaines régions, les fidèles font aussi souvent face à des coupures de courant électrique durant ce mois, ce qui n'est pas sans gâcher leurs soirées.

Mais au-delà de tous ces aléas, la majorité des fidèles ne cessent de rappeler l'importance de se préparer physiquement et spirituellement pour affronter cette épreuve, tout en respectant les règles sanitaires. En conclusion, le ramadan en Algérie est un mois de spiritualité, de partage et de solidarité qui s'accompagne de traditions séculaires et de défis contemporains.

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