Communément, il est appelé « gaz torché ». C’est, en fait, le gaz brûlé sur les sites de production à défaut d’infrastructures adéquates. Et, disons-le d'emblée, être « leader » en la matière n’a rien de glorieux. L’Algérie, selon un rapport publié le 29 mars par la Banque mondiale et repris par l’agence Ecofin, une agence d’informations spécialisées dans la gestion publique et l'économie africaine, est classée quatrième à l'échelle mondiale.
Selon le rapport publié le 29 mars, ce sont plus de 8 milliards de m³ que l’Algérie a brûlés en 2022, ce qui la classe au 4e rang après de grands producteurs pétroliers. Au premier rang figure la Russie avec plus de 25 milliards de m³, suivie de l’Irak (près de 18 milliards de m³) et de l’Iran (environ 17 milliards de m³). Les deux places derrière l’Algérie sont revenues à deux autres pays africains. Il s’agit de la Libye avec un volume de gaz torché avoisinant les 6 milliards de m³ et du Nigeria avec un volume dépassant les 5 milliards m³.
Aussi, note l’Ecofin, quatre autres pays africains figurent dans le top 20 des pays qui brûlent le plus de gaz sur les sites de production, sauf que pour chacun de ces pays, les volumes de gaz torché sont inférieurs à 2 milliards de m³. Il s’agit de l’Égypte, le Congo, l’Angola et le Gabon.
Économie Le top 3 des importateurs mondiaux du GNL algérien
9 pays, dont l'Algérie, à l’origine de 74 % des volumes du gaz torché
Le rapport de la Banque mondiale, qui se base sur des données issues de l’imagerie satellitaire, affirme en outre que 9 pays sont à l’origine de 74 % des volumes de gaz torché. Il s’agit de la Russie, l’Irak, l’Iran, l’Algérie, le Venezuela, les États-Unis, Mexique, la Libye et le Nigeria. La banque mondiale a insisté sur le fait que les pays en question représentent moins que 50% de la production mondiale de pétrole.
Par ailleurs, l’imagerie satellitaire a révélé que « les volumes de gaz torché à l’échelle mondiale ont enregistré une baisse de 3% », atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis 2010. Ce constat est réjouissant, d’autant que la production mondiale de brut en 2022 a connu une augmentation de 5%.
Pour une meilleure conceptualisation, notons le torchage est une pratique consistant à brûler le gaz qui remonte à la surface avec le pétrole sur les sites de production pétrolière. Le recours à cette opération, qui se manifeste par une flamme sortant d’une torchère, est justifié par l’absence d’infrastructures de traitement et de transport permettant de commercialiser ce gaz dit « associé ».