Les transferts de devises par la diaspora algérienne vers son pays d'origine constituent une source de revenus non négligeable pour l'économie nationale. Cependant, leur volume reste inférieur à celui d'autres pays de la région, malgré l'importance de la communauté algérienne à l'étranger.
Les transferts de fonds en devises jouent un rôle important dans le soutien des économies en développement. En Algérie, ils contribuent à améliorer le niveau de vie des familles, à financer des projets et à stimuler la consommation. Néanmoins, les montants transférés par la diaspora algérienne restent en deçà du potentiel, mais pourquoi ?
En 2023, la diaspora algérienne, considérée comme l’une des communautés les plus importantes en Europe, a transféré environ 1,868 milliard de dollars, une légère augmentation par rapport aux années précédentes, mais ce montant reste modeste comparé à d'autres pays de la région, comme l'Égypte ou le Maroc, qui enregistrent des flux beaucoup plus élevés.
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Le marché noir des devises est le moyen privilégié des Algériens
L’expert en Finances en système monétaire et en finance islamique Slimane Nacer explique au média arabophone El Khabar cette situation par les disparités des taux de change. Selon lui, l'écart important entre le taux de change officiel et celui du marché noir incite les émigrés à privilégier les canaux informels, plus avantageux en termes de taux de conversion. S’ajoute à cela, la concurrence des canaux informels au système bancaire. En effet, les réseaux informels, tels que les transferts d'argent en espèces ou les systèmes de transfert d'argent non règlementés, offrent une alternative plus simple et plus rapide pour de nombreux émigrés.
L’expert souligne que le dinar algérien est échangé à des taux nettement moins favorables dans les canaux officiels. Par exemple, un euro s'échange officiellement contre environ 147 dinars, tandis que sur le marché noir, ce taux peut atteindre 240 dinars. Cette différence incite les membres de la diaspora à privilégier les circuits informels pour maximiser leurs envois.
Le marché noir des devises est devenu le moyen privilégié pour de nombreux Algériens vivant à l'étranger. En raison du manque de confiance dans le système financier local, les expatriés choisissent souvent d'éviter les canaux officiels. Ce phénomène crée une économie parallèle où les flux financiers échappent à la régulation de l'État, ce qui limite ainsi les recettes fiscales et les statistiques officielles sur les transferts.
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