Guerre d'Algérie : Quand l'État français donnait l'ordre de tuer des Français (juin 1957, archives)

Louis Tonellot

Un certain docteur Haddam a « rendu visite à quinze rebelles admis la veille, les a accueillis comme des amis retrouvés et les a embrassés ». C'était le 16 juin 1956, selon un infirmier français qui jouait à l'indicateur au profit du Consulat français de Oujda. « Le docteur Haddam paraît être l'un des principaux organisateurs de l'aide apportée aux rebelles algériens », estiment les services de renseignement, précisant que « depuis le mois d'avril 1956, le nombre de rebelles algériens blessés, soignés ou opérés à l'hôpital Loustau s'élèverait à une centaine ».

En fait, aux yeux des services français, l'action des docteurs Tonellot, Haddam, Bonnel et du personnel hospitalier qui leur est dévoué répond à celle dictée par le Parti communiste, dont ils sont tous militants ou sympathisants. "Les précautions prises par ces médecins montrent d'ailleurs qu'ils n'ignorent rien du caractère illicite de leur activité, malgré une attitude qu'ils prétendent dictée par un sentiment purement humanitaire et par leur devoir de médecin", estime l'une des notes de renseignement, reprise par le média français Le Monde.

Le SDECE et le Consulat français à Oujda n'ont pas arrêté d'alimenter les autorités françaises à propos de l'activité de l'hôpital Maurice Loustau sous la direction de Louis Tonellot. C'est sans doute ce qui a poussé l'État français à prendre la décision d'assassiner le médecin, malgré sa nationalité française.

Une salle d'urgence créée pour les interventions lourdes au profit des fellagas :

 

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