Uber Files : Des figures de l'entourage de Mohammed VI citées

Uber, application devant taxi

L'affaire des Uber Files continue d'ébranler plusieurs pays. 124'000 documents confidentiels révèlent comment l'entreprise étasunienne Uber a implanté son activité dans de nombreux pays et tenté de faire changer la législation à son avantage en menant une stratégie d'influence auprès et à l'aide de personnalités politiques de premier plan. Cette affaire touche désormais des personnalités marocaines dans l'entourage du roi Mohammed VI.

Selon le site d'information Le Desk, qui a épluché ces documents, Uber a fait appel à un cabinet de lobbying pour tenter de convaincre les autorités marocaines de laisser la compagnie s’installer. Afin de s’assurer les faveurs des autorités marocaines, le service de VTC avait, bien avant son lancement, fait appel au cabinet de lobbying Public Affairs & Services (PASS).

Ce cabinet a listé des « personnalités officielles à rencontrer pour faire avancer la cause d’Uber ». Il s'agit notamment de Mohamed Sajid, le secrétaire général de l’Union constitutionnelle (centre libéral), ex-ministre du Tourisme et ancien maire de Casablanca, d'Abdelali Benamour, à l’époque président du Conseil de la concurrence, de Miriem Bensalah-Chaqroun, influente femme d’affaires et ancienne patronne des patrons, et d'Abdelilah Benkirane, alors chef du gouvernement et numéro un du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste).

Dans l'entourage du roi Mohammed VI, également, plusieurs personnalités ont été citées dans les documents fournis par l’enquête mondiale des « Uber Files », menée par le consortium de médias d’investigation ICIJ. Il s’agit notamment de membres du gouvernement tel que Mohamed El Ouafa, décrit par le site comme un « politicien proche du roi, avec une maîtrise relative des dossiers », et de Moulay Hafid Elalamy, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce.

Dans cette affaire, Mohammed Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi Mohammed VI, a également été cité. Selon le cabinet de lobbying, le secrétaire aurait « une réputation de bulldozer sans pitié, privilégiant les intérêts du roi et des siens, sans aucune prise de recul ». Le cabinet va jusqu’à dire que « ses relations avec d’autres personnalités de l’entourage royal sont rarement au beau fixe, comme l’illustre son bras de fer permanent avec Fouad Ali El Himma », le principal conseiller royal.

Il faut dire que malgré le lobbying d'Uber, l'entreprise n'a pas fait long feu au Maroc. Son échec est dû, selon Le Desk, à sa mauvaise stratégie. En effet, lancé durant l’été 2015, Uber Maroc s’est immédiatement attiré les foudres de la préfecture de Casablanca, la capitale économique, qui avait déclaré que ses services étaient tout simplement « illégaux ».

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