Tant bien que mal, l'Algérie veut sortir de la dépendance aux hydrocarbures dans laquelle elle s'est empêtrée depuis quelques décennies. Même si les autorités algériennes n'y vont pas de la meilleure des manières, elles réussissent parfois à mener des opérations qui renflouent les caisses de l'État en devises fortes « sonnantes et trébuchantes ».
Mais en l'absence d'une politique économique sérieuse, les autorités algériennes sont contraintes de mener des opérations d'exportation sporadiques. Des opérations « tape à l'œil » qui font plaisir aux patriotes, mais dont les effets économiques et financiers ne durent pas assez longtemps. Et qui montrent, en fait, que la meilleure façon de développer l'économie nationale, c'est de créer des milliers, voire des dizaines de milliers, d'entreprises économiques pour la construction d'un véritable tissu industriel en Algérie.
En ce qui concerne ces opérations, il y a l'exemple du ciment que l'Algérie exporte vers l'Europe de plus en plus depuis 2019. Au point où en deux années seulement, l'Algérie est devenue le deuxième fournisseur de l'Union européenne (UE), selon le bureau Business France Algérie (BFA) qui fait savoir que 11 % des importations de ciments hydrauliques de l'UE de 2021 ont été fournis par l'Algérie.
L'Algérie deuxième fournisseur de l'UE en ciment
« Avec 1,05 million de tonnes, elle se situe à la deuxième place au classement des pays fournisseurs derrière la Turquie », affirme Business France Algérie, qui ne manquent pas de rappeler que l'Algérie ne dépassait jamais les 17 000 tonnes, avant la percée entamée en 2019. « Les cimentiers algériens ont fait une percée sur le marché européen à partir de l'année 2019 où ils ont pu y placer plus de 288 000 tonnes », précise la même source.
En fait, selon les chiffres de BFA, la Turquie est le 1er fournisseur de l'UE en ciments avec 44 % des parts de marché, suivie par l'Algérie avec 11 %. Viennent ensuite l'Ukraine avec 10 %, le Bélarus avec 7 % ainsi que le Maroc et la Tunisie avec 3 % chacun.
La production de ciment menace l'environnement et la santé en Algérie
Il importe de préciser que l'impact environnemental de cette percée en production de ciments ne peut être que négatif sur plusieurs aspects. À croire que l'Europe est en train de se débarrasser du poison que constitue la production de ciment au « profit » d'autres pays comme l'Algérie et la Turquie. Surtout quand on sait que l'industrie du ciment se caractérise par une consommation extrême en énergie.
Pire encore, cette industrie, quand elle utilise un processus basé sur une combinaison physico-chimique à très haute température, émet des quantités importantes de particules, notamment les NOx, SO2 et CO2 qui ont un impact désastreux sur l'environnement et la santé. Est-il utile de rappeler que la fabrication d'une tonne de ciment libère une tonne de CO2 dans l'atmosphère ?