Où en est la zone de libre-échange africaine ?

Secteur de l'industrie

À peine une dizaine de jours de cela, l'Algérie réaffirmait son engagement en faveur des objectifs de complémentarité et d'intégration en Afrique, considérant la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) comme une étape cruciale vers la réalisation de l'intégration continentale. Mais qu’en est-il de cette zone dont on tarde à voir les contours ?

L’objectif est loin d’être dédaignable : « une Afrique prospère reposant sur un développement inclusif et durable ». Il s'agit, en fait, de l'une des plus grandes zones de libre-échange au monde avec un marché de plus de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné d'environ 2'500 milliards de dollars. Aussi, « la Zlecaf est un immense marché qui va sans doute attirer les investissements étrangers », déclare Sani Yaya, ministre togolais de l’Économie et des Finances.

Invité de Jeune Afrique et de RFI en marge de l'organisation de l’Africa financial industry summit (AFIS, un événement organisé par Jeune Afrique Media Group), qui s’est tenu les 28 et 29 novembre à Lomé, Sani Yaya, n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger l’état d’avancement de la Zlecaf. « De sommet en sommet sur la Zlecaf, on a le sentiment que l’on en parle, mais que les décisions sont lentes à venir », a-t-il déclaré.

L'Afrique soumise au bon vouloir des banques internationales

Selon Sani Yaya, « l’Afrique a sa réalité, et la réglementation au niveau international devrait en tenir compte ou, à tout le moins, donner parfois un peu de temps à l’Afrique pour qu’elle puisse s’ajuster ». Et des raisons qui font que ladite zone bat de l’aile, le ministre cite : « Nous n’avons pas la même histoire, nous ne sommes pas au même niveau de développement. L’Afrique connaît une poussée démographique importante, fait face à d’énormes défis sociaux, sécuritaires, en matière d’infrastructures également ».

Et à l’ancien banquier d’ajouter : « La réglementation internationale sur le financement de nos économies devrait tenir compte de nos réalités et laisser le temps au secteur financier africain de s’adapter ». Et, entre autres solutions, Sani Yaya préconise des banques centrales puissantes. « Nous pensons que c’est un enjeu de souveraineté », dit-il. « Les décisions de financement de nos économies devraient se prendre sur le continent africain plutôt qu’ailleurs. Aujourd’hui, nous sommes soumis au bon vouloir des banques internationales. Si cela se joue sur le continent, ce sont des gens que nous connaissons, qui nous connaissent et qui se connaissent entre eux », déclare encore Sani Yaya.

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