Les marchés pétroliers sont instables. Les prix augmentent et reculent dans une conjoncture de doute sur l'économie mondiale. Cependant, la demande de pétrole reste très grande et augmente d'année en année. Les énergies fossiles ont donc un avenir, malgré la volonté de certaines puissances de se tourner vers les énergies renouvelables.
Ce constat est confirmé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport publié le 8 octobre. Ce rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale prévoit une augmentation continue de la demande de pétrole d’ici à 2045. Elle atteindrait d'ailleurs 116 millions de barils par jour (Mb/j) d’ici 2045, soit une augmentation de 16,5 % par rapport aux projections faites en 2022 (109,9 Mb/j).
Le monde devrait donc continuer à dépendre du pétrole pour au moins deux décennies. Le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al-Ghais, a déclaré que cette demande pourrait même être plus élevée. « Ce qui est clair, c’est que le monde continuera à avoir besoin de davantage d’énergie dans les décennies à venir », a-t-il affirmé dans ce rapport.
Cette demande croissante du pétrole a cependant besoin de grands investissements pour être satisfaite. L’OPEP estime que des investissements pétroliers d’environ 14'000 milliards de dollars seront nécessaires d’ici 2045, soit environ 610 milliards de dollars en moyenne par an.
L'OPEP contredit ainsi le scénario envisagé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette agence prévoit en effet un effondrement de la demande de pétrole grâce à l’essor des énergies propres. Contrairement à l'AIE , l'OPEP estime qu'« il n’existe pas de solution unique pour répondre à la croissance mondiale des besoins en énergie ».
L'Organisation des pays producteurs du pétrole constate tout de même que les investissements dans les énergies renouvelables sont encore en retard par rapport aux objectifs. Cependant, dans son rapport, l'OPEP envisage également d'autres scénarii. Des scénarii qui sont d'ailleurs peu probables ; l'un prévoit une chute de la demande et l'autre, au contraire, une hausse plus importante des besoins mondiaux du pétrole.