France : Une femme a failli être expulsée vers l’Algérie malgré sa nationalité française

Centre de rétention administrative Mensil-Amelot - France

La course effrénée à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière en France peut mener à des situations rocambolesques. C’est ce qui est arrivé à une jeune femme qui a failli se faire expulser vers l’Algérie, et ce, malgré sa nationalité française. Une affaire qui a mis à nu les failles de l’administration française dans un contexte marquée par une frénésie du débat sur la question migratoire. 

C’est une histoire rocambolesque qu’a vécu cette jeune femme française. Arrêté le 11 septembre dernier par la police à Paris pour « violence volontaire sur un agent de sécurité » et « vol à l’étalage », la jeune femme de 23 ans a été placée le lendemain au Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), accolé à l’aéroport de Roissy, en vue d’une expulsion vers l’Algérie assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français, selon l’arrêté préfectoral de placement en rétention, consulté par l’AFP.

Une procédure tout à fait normale, comme le stipule la loi en France. Mais il y a un problème : cette jeune femme considérée comme une Algérienne et visée par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) dispose aussi de la nationalité française. Un argument solide qui empêche son expulsion vers l’Algérie. Mais cette jeune femme n’a pas fait état de sa nationalité française mais de sa nationalité algérienne, y compris devant le juge, selon la préfecture du Val-de-Marne.

La jeune femme a été enfermée plus d’un mois dans un CRA, en France

Après avoir été enfermée plus d’un mois au CRA du Mesnil-Amelot, la jeune Franco-Algérienne a été libérée vendredi 20 octobre. « Dès que sa nationalité (française) a été prouvée, elle a été libérée », a confirmé la préfecture. Elle ne sera donc pas expulsée vers l’Algérie. Mais elle a dû passer cinq semaines dans un CRA, en raison d’une méprise de l’administration française.

La jeune femme souffrant de « problèmes psychologiques, n’avait peut-être pas compris ce qu’il se passait », a indiqué un responsable associatif qui intervient auprès des personnes enfermées dans ce CRA. « C’est l’illustration que l’administration essaie d’enfermer coûte que coûte, sans vérifier la situation administrative de la personne ni procéder à un examen de la vulnérabilité », a-t-il ajouté.

C’est d’ailleurs, La Cimade, une association de solidarité avec les migrants et les refugiés en France, qui a fini par transmettre la carte d’identité française de la jeune femme à l’administration en vue de prouver l’illégalité de la procédure. « La course à l’expulsion conduit à des enfermements illégaux et absurdes », dénonce La Cimade dans un message publié vendredi  sur  son compte X (anciennement Twitter). « Le Préfet du Val-de-Marne a enfermé une personne française en rétention. Elle est ce matin libre mais elle a subi un mois de privation de liberté en toute illégalité », ajoute l’association, très connue en France.

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