Les autorités algériennes, qui avaient fait commande auprès d’une société espagnole pour l’affrètement de 7 bombardiers d’eau afin de faire face au risque de feux de forêt durant cet été, auraient finalement décidé de faire marche arrière. L’Algérie a tout simplement décidé d’annuler le contrat en question avec la société espagnole, en raison de la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne.
La crise diplomatique née en mars entre l’Algérie et l’Espagne suite au ralliement du gouvernement espagnol à la thèse du Maroc sur la question du Sahara occidental continue de se répercuter sur la coopération bilatérale entre les deux pays dans tous les secteurs. En effet, depuis l’annonce de l’Algérie, en juin, de la suspension de son traité d’amitié avec le gouvernement espagnol, les relations entre les deux pays sont quasiment au point zéro.
En effet, aucun secteur de la coopération bilatérale entre l'Algérie et l'Espagne n’est épargné. La brouille entre les deux pays s’est répercutée sur un récent contrat signé entre eux pour l’affrètement par l’Algérie de bombardiers d’eau espagnols. En effet, les autorités algériennes auraient décidé d’annuler le contrat avec la société espagnole Plysa, filiale spécialisée de la compagnie aérienne Air Nostrum, pour l’affrètement de bombardiers d’eau, a rapporté, lundi 18 juillet, le site spécialisé dans les questions de défense Menadéfense1.
Selon la même source, cette décision d’annuler ce contrat d’affrètement de 7 bombardiers d’eau aurait été prise « en raison de la brouille diplomatique qui existe entre l’Algérie et le gouvernement Sanchez en Espagne ». Une décision « politique » qui risque d’avoir des conséquences sur le terrain cet été », concernant la lutte contre les feux de forêt en Algérie.
Les 7 bombardiers d’eau espagnols devaient opérer à partir des aérodromes d’Alger, Annaba et Béjaïa
En effet, le site en question a indiqué que « des mesures de préparation avaient eu lieu » en vue de la réception de ces bombardiers début juillet, avec « l’aménagement de pistes d’intervention au plus près des foyers potentiels et un prépositionnement d’un stock de pièces de rechange pour réduire les délais de préparation et de réparation des appareils ».
Selon la même source, la direction de la Protection civile algérienne avait fait appel, en juin, à la société espagnole Plysa pour les besoins de couverture de la saison des incendies de forêt avec l’envoi, début juillet, de sept bombardiers d’eau de type Thrush 710P. Les sept appareils devaient opérer à partir des aérodromes d’Alger, Annaba et Béjaïa. Les autorités algériennes ont d’ailleurs aménagé des pistes de dégagement à Khenchela, Bouira et Tizi-Ouzou.

Cette même société espagnole avait répondu à l’appel des autorités algériennes, l’année dernière, en envoyant en 24 heures des appareils lors des incendies meurtriers du mois d’août 2021 qui ont ravagé le nord de l’Algérie, particulièrement en Kabylie. Tout en prenant acte de « la décision souveraine de l’Algérie à laquelle il adhère ainsi que le Directeur général de la compagnie », l’agent de la société Plysa, se dit « prêt à répondre à toutes les demandes des autorités algériennes, s’il y a besoin de mettre à disposition des bombardiers d’eau à tout moment », rapporte le même site.
Quelle alternative pour l’Algérie en matière de lutte contre les feux de forêt ?
Il faut dire que cette décision des autorités algériennes risque d’avoir des conséquences sur le terrain de la lutte contre les incendies en Algérie durant cet été. En effet, l’Algérie, qui ne dispose d’aucun avion de lutte contre les feux de forêt, devrait faire appel à d’autres sociétés étrangères spécialisées, afin d’éviter le scénario catastrophique de l’été 2021.
Pour rappel, l’Algérie a fait commande auprès d’une société russe de quatre bombardiers du modèle Berieve BE 200, mais ne peut recevoir le premier appareil qu’en décembre 2022. Quant aux trois autres, ils seront livrés au cours du 1er trimestre de l’année 2023, a indiqué, en juin, le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud. Ce dernier s’est exprimé en marge de la réception à l’aéroport d’Alger d’un bombardier d’eau affrété par la Russie pour une période de trois mois, à savoir du 15 juin au 15 septembre 2022.