L'immigration légale a un apport positif pour les pays développés sur le plan financier. C’est ce qui ressort d’une récente étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une organisation internationale d'études économiques constituée des pays développés pour la plupart.
Dans une étude publiée le jeudi 28 octobre par l'AFP, intitulée « Quel est l'impact budgétaire de l'immigration pour un État ? », l'OCDE a fait une large analyse sur la question en étudiant notamment le ratio entre les contributions versées par les immigrés et les dépenses publiques de l'État.
Le coût des immigrés pour les États « s'équilibre et peut même s'avérer positif »
Selon les conclusions des experts de l’OCDE sur la question, il en ressort du rapport que le coût des immigrés pour les États « s'équilibre et qu'il peut même s'avérer positif ». « Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d'impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation », écrit l'OCDE.
En France, par exemple, la contribution budgétaire nette des personnes nées à l'étranger est de 1,02 % du PIB, donc légèrement excédentaire, contre une moyenne de 1,56 % sur l'ensemble des pays. « Ce qui focalise le débat public, notamment en France, c'est le coût que peut représenter l'immigration en termes de dépenses sociales, de santé, etc. », analyse Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l'OCDE, interrogé par l'AFP.
« Ces données reflètent l'histoire migratoire de chaque pays », estime l'économiste. « Dans les pays où il y a eu beaucoup d'immigration récente et jeune, on aura une contribution plus positive, comme en Italie ou en Espagne. Et vice-versa. La France, elle, est dans une situation intermédiaire avec une population immigrée plus vieillissante », explique la même source à l’AFP. « Il y a un quiproquo entre la situation individuelle des immigrés et l'impact de l'ensemble de leur population », estime pour sa part Lionel Ragot, professeur d'économie à l'université Paris-Nanterre.
« Individuellement, ils sont plus au chômage, perçoivent plus d'allocations, c'est vrai. C'est le raccourci qui est souvent mis en avant pour dire qu'ils coûtent très cher à la France », remarque-t-il. « Sauf que ce résultat individuel est compensé par une structure d'âge, avec des immigrés qui sont souvent dans la population active et qui donc cotisent beaucoup », explique-t-il.