Le retour des enfants marocains immigrés à Ceuta au centre de tensions avec l'Espagne

enfants mineurs immigrés à Ceuta

Les relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc, déjà très tendues, risquent de connaitre de nouvelles tensions. En effet, la question de l'immigration clandestine vers le conclave de Ceuta est un sujet d'un profond désaccord entre les deux pays. L'Espagne accuse le Maroc d'user de cette question pour faire du chantage. C'est dans ce contexte que les autorités de la ville de Ceuta accusent le Maroc de bloquer le rapatriement de 700 mineurs marocains entrés dans la ville les 17 et 18 mai 2021. 

Ainsi, selon le journal espagnol El Faro de Ceuta, la délégation du gouvernement est irritée par la « non-coopération » du Maroc dans le processus du retour de 700 mineurs marocains entrés dans la ville les 17 et 18 mai. Le journal affirme que le Maroc n'a pas respecté ses engagements envers la ville de Ceuta. Les Marocains n'ont pas encore fourni des rapports résumant les conditions socio-économiques de chaque migrant non accompagné. Des rapports nécessaires pour le retour de ces enfants, qui ont immigré clandestinement dans la ville.

À défaut de ces rapports, la délégation du gouvernement de Ceuta ne peut lancer la procédure de rapatriement d’un mineur. Une procédure qui ne peut être entamée  qu’après l'obtention des feux verts de la représentation diplomatique du pays d’origine de l’enfant, à travers un rapport sur sa condition familiale, et du service de protection de l'enfance de Ceuta qui rend compte de « toute information sur la situation du mineur ».

L'immigration clandestine, un moyen de pression pour le Maroc ?

Il faut dire que cette question est au centre de différends entre le Maroc et l'Espagne. Cette dernière accuse le royaume chérifien d'utiliser la question de l'immigration clandestine pour faire pression sur le pays afin de prendre des positions pro-marocaines sur certaines questions. Ceci remonte au mois de mai 2021, quand plus de 8000 personnes sont entrées dans l'enclave espagnole depuis le Maroc. Madrid avait accusé Rabat d' « agression » et de « chantage ». Au moment de cette immigration massive, l'image d'un bébé sauvé des eaux par un agent de la garde civile espagnole a fait le tour du monde et a suscité l'effroi sur les réseaux sociaux.

Des adolescents seuls, parfois très jeunes, ont également été vus tentant leur chance, arrivés par la mer, se faire refouler ou traîner dans les rues de Ceuta. Le gouvernement espagnol avait également dénoncé le fait que le Maroc « utilise les mineurs » pour changer la position de l'Espagne par rapport au Sahara occidental. L'Espagne avait averti le Maroc que sa position ne changerait pas sur cette question.

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