L'Algérie est décidée à réduire sa facture d'importation. En plus des mesures prises par l'État, le ministre du commerce a décidé de mettre en oeuvre d'autres contraintes pour les opérateurs privés. En effet, les opérateurs économiques sont désormais sommés de présenter leurs programmes prévisionnels annuels d'importation et de fournir, tous les 6 mois, les statistiques concernant l'état des ventes et les quantités en stock.

Ces nouvelles mesures ont été annoncées par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations le 27 janvier. Le ministère exige désormais des opérateurs économiques activant dans le domaine de l'importation des marchandises destinées à la vente en l'état de présenter leurs programmes prévisionnels annuels d'importation. Ces nouvelles mesures compliquent un peu plus la situation de ces opérateurs, déjà soumis à des règles draconiennes.

Ainsi, cette nouvelle mesure est prise en application de l'article 15 du cahier des charges relatif aux engagements des sociétés commerciales exerçant l'activité d'importation des matières premières et marchandises destinées à la revente en l'état, annexé au décret exécutif no. 21-94 du 9 mars 2021, modifiant et complétant le décret exécutif no. 05-458 du 30 novembre 2005, et fixant les modalités d'exercice des activités d'importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état.

Le ministère du commerce appelle donc les importateurs à se rapprocher des services des directions du commerce des wilayas territorialement compétentes afin de présenter leurs programmes prévisionnels annuels d'importation, conformément au modèle fixé.

Conséquences sur le marché algérien

Il faut dire que cette mesure ne sera pas sans conséquences sur ces importateurs. Le secteur du commerce veut imposer la spécialisation des importations en obligeant l'opérateur du Commerce extérieur à n'importer qu'un seul et unique type de produits. Or, il se trouve que cette mesure oblige les entreprises à modifier leur mode de fonctionnement et à revoir leur stratégie.

Par ailleurs, cette mesure peut aussi impacter le marché algérien. Certains produits risquent de manquer dans ce marché, produisant de nouvelles pénuries. Il faut dire que déjà, certains secteurs souffrent du manque de produits en raison des mesures prises par le gouvernement pour réduire la facture de l'importation. Le manque de la matière première et de certains composants utilisés dans l'industrie se fait ressentir sur le marché algérien.