Affaire Pegasus : Une ex-ministre espagnole des Affaires étrangères accuse le Maroc

Arancha Gonzalez Laya

Une année après la crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, le scandale d'espionnage avec le logiciel israélien Pegasus continue d'alimenter les débats en Espagne. D'un côté, le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a demandé à la presse d'éviter de lier le Maroc à l'affaire d'espionnage des téléphones de Pedro Sanchez. De l'autre côté, une ex-ministre espagnole des Affaires étrangères a accusé le Maroc d'avoir procédé à des « écoutes » en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid provoquée par l'accueil en Espagne du président de la République Sahraouie Brahim Ghali pour raisons médicales.

En effet, Arancha Gonzalez Laya a affirmé dans un entretien publié par le quotidien El Periodico de España, que « tout a été utilisé durant cette crise pour couvrir de boue cette aide humanitaire [envers Brahim Ghali] ». L'ex-ministre a insisté sur la question d'espionnage, en déclarant : « et quand je dis tout, c'est tout : des écoutes, des plaintes, des campagnes, et notamment des campagnes de presse ».

C'est ainsi qu'Arancha Gonzalez, qui était ministre des Affaires étrangères au moment de l'affaire d'espionnage, a répondu sur l'affaire de piratage de téléphones de certains de ses membres, dont celui du Premier ministre Pedro Sanchez, au printemps 2021 durant la crise diplomatique ayant opposé les deux pays. L'ex-ministre répond ainsi au ministre de l'Intérieur actuel qui multiplie les déclarations pour « innocenter » le Maroc en mettant chaque fois en exergue « les bonnes relations » entre les deux pays.

Il faut dire que le gouvernement de gauche espagnol a assuré que ces piratages au moyen du logiciel israélien Pegasus étaient une « attaque externe », mais a toujours affirmé ne pas savoir qui en était à l'origine, alors que nombre de médias espagnols ont évoqué l'implication de Rabat. Les observateurs accusent le parti au pouvoir de vouloir étouffer cette affaire pour ne pas déclencher une nouvelle crise avec le Maroc. En Espagne, ils sont nombreux à demander que toute la lumière soit faite sur cette affaire d'espionnage qui touche à la sécurité nationale.

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