Pegasus de retour : le Maroc porte plainte contre un journaliste espagnol

Plus d'une année après la crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, le scandale d'espionnage avec le logiciel israélien Pegasus continue de défrayer la chronique. Dans ce dossier, où le Maroc est gravement accusé, le royaume a choisi une stratégie offensive. En effet, la presse espagnole rapporte ce 3 juillet que le Maroc a déposé plainte contre le journaliste Ignacio Cembrero.

Le Maroc a donc choisi la même stratégie que celle utilisée lors des accusations françaises. Le royaume accuse, selon le journal espagnol El Confidencial, le journaliste « d’avoir porté atteinte au niveau diplomatique et économique au Royaume ». Dans cette plainte, le Maroc met en avant « de graves accusations » formulées contre lui et lui reprochant d’avoir été à l’origine de l’espionnage de personnalités espagnoles et autres, à travers le logiciel-espion Pegasus. Il indique que les propos du journaliste allant dans ce sens ont « dépassé le cadre de la critique politique légitime ». Cette plainte affirme que « l’accusation de Cembrero a le potentiel d’affecter les relations entre les peuples, les gouvernements et les relations diplomatiques ». Le royaume chérifien va plus loin encore en affirmant que ces accusations pourraient même provoquer une diminution « du tourisme national ».

Ainsi, comme ça s'est passé en France le Maroc passe à l'offensive. Il porte l'affaire devant les tribunaux, même si en France les poursuites judiciaires pour diffamation ont été déclarées irrecevables. Le tribunal correctionnel de Paris avait rendu 10 jugements déclarant l'irrecevabilité des citations directes contre les journaux Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L'Humanité, ainsi que les ONG Forbidden Stories et Amnesty International.

En Espagne, en plus d'une bonne partie de la presse qui a mis en avant la possibilité que se soit le Maroc qui ait été derrière l'espionnage dés téléphone du président du gouvernement ainsi que certains ministres, l'ex-ministre des Affaires étrangères a accusé le Maroc d'avoir procédé à des « écoutes » en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid provoquée par l'accueil en Espagne du président de la République sahraouie Brahim Ghali pour raisons médicales.

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