L'Algérie pourra-t-elle compenser une éventuelle coupure du gaz russe en Europe ?

Production de gaz naturel algérien

Une crise énergétique plane sur l'Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. La Russie, qui constitue le premier fournisseur en gaz du vieux continent, menace de lui couper les vannes. Les pays européens se préparent du coup à cette éventualité et cherchent de nouveaux fournisseurs. Certains d'entre eux se sont rabattus sur l'Algérie, à l'image de l'Italie qui a conclu d'importants contrats avec Alger. 

L'Algérie qui constitue, il est vrai, la seule véritable alternative pour l'Europe en matière d'alimentation en gaz naturel pourra-t-elle tenir ce rôle ? Alger ne cache pas en tout cas son ambition. Le PDG du groupe pétrolier algérien Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé en février que son entreprise était prête à aider ses partenaires européens en cas de besoin. Sonatrach est « un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles », avait déclaré, à l'époque Toufik Hakkar au journal algérien Liberté.

Ces situations qui s'annoncent difficiles sont en fait toujours d'actualité. La Russie est toujours menaçante envers les pays européens en matière d'alimentation en gaz. Il faut savoir que 40 % du combustible européen arrive de la Russie et 11 % de l’Algérie. Certains pays ont déjà pris les devants pour chercher une alternative. L'Italie a signé lundi 18 juillet d'importants contrats avec la société pétrolière algérienne, Sonatrach qui lui fournira ainsi du gaz avec des quantités importantes.

« Le problème est d’augmenter la capacité de production de gaz »

Les autres pays peuvent-ils compter sur l'Algérie ? Pas si sûr. Même si cette volonté existe, il faut avouer que l'Algérie n'a pas les capacités lui permettant de réussir ce challenge. « Le pays a des marges de manœuvre sur ses capacités d’exportation du gaz, les pipelines n’étant utilisés qu’à 50 %. Mais le problème est d’augmenter la capacité de production de gaz. Cela implique de modifier les structures d’exploitation, et ce n’est a priori pas à l’ordre du jour », a expliqué Ines Bouacida, chercheuse en énergie au sein de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).

Ines Bouacida qui s'est confiée, mercredi 20 juillet, au journal français L'OBS, a affirmé que pour l'Europe « il n’y a pas une solution qui va tout résoudre. Il y a plusieurs stratégies à adopter en même temps ». La chercheuse a par ailleurs mis en exergue la forte demande interne en gaz en Algérie qui va en grandissant, ce qui fait que ses capacités d'exportation sont limitées. « La consommation [des ménages algériens] a fortement augmenté », a-t-elle affirmé.

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