Visiblement, les États-Unis ont peur que l'Europe faiblisse devant la Russie dans la crise ukrainienne. C'est que le vieux continent dépend largement de la Russie en matière d'approvisionnement en gaz, puisque le pays de Poutine fournit plus du tiers de la consommation européenne de gaz. C'est ce qui explique que les Américains font feu de tout bois pour trouver des alternatives au gaz russe. Parmi ces alternatives : le gaz naturel algérien.
En effet, selon l'agence de presse britannique Reuters, les USA veulent impliquer l'Algérie dans la couverture des besoins de l'Europe. Pour cela, les Américains ont pris contact avec plusieurs entreprises internationales activant en Algérie, notamment l'Italienne ENI, la française Total et la Norvégienne Equinor. L'objectif de ces discussions : S'informer sur les possibilités de l'Algérie d'exporter davantage de gaz vers l'Europe.
Selon la même agence, qui cite des sources au sein des sociétés pétrolières présentes en Algérie, au moins 3 sociétés se sont rencontrées pour déterminer si l'Algérie a les moyens d'augmenter sa production en gaz. Il s'agit de Total, ENI et l'Américaine Occidental Petroleum, qui ont refusé de commenter cette information de façon officielle.
L'Algérie possède d'importantes ressources en gaz
L'Algérie sera-t-elle capable d'augmenter sa production et donc son volume d'exportation vers l'Europe ? En matière de transport, l'Algérie dispose de deux gazoducs desservant l'Espagne et l'Italie, ainsi que d'un grand terminal GNL à Skikda. Mais pour la production, rien n'est moins sûr. Surtout que l'année dernière, l'Algérie a déjà augmenté sa production de 14 %.
« L'Algérie possède d'importantes ressources en gaz et il est probable qu'elles soient produites dans les années à venir », a fait savoir une source de Reuters exerçant dans une entreprise énergétique travaillant en Algérie. C'est dire que même si l'Algérie peut augmenter le volume de ses exportations en gaz vers l'Europe, ce ne sera pas pour demain.
Mais l'administration de Joe Biden semble acharnée dans sa volonté de réduire la dépendance européenne du gaz russe. Les Américains sont donc capables de proposer leur aide à l'Algérie dans l'opération d'augmentation de la production de gaz. Dans l'esprit de l'Oncle Sam, pourvu que l'Europe cesse de dépendre de la Russie.
D'ailleurs, les États-Unis discutent avec tous les pays du monde pour trouver du gaz au profit de l'Europe. Et ils ont déjà trouvé une oreille attentive de l'Australie et du Japon. Ce dernier a annoncé avoir détourné certaines de ses cargaisons en GNL vers l'Europe. L'Australie, de son côté, s'est dit prête à approvisionner l'Europe en gaz pour réduire la dépendance de cette dernière de la Russie.
