Le scandale Suisse Secrets, qui a éclaboussé le secteur bancaire helvétique, continue de révéler les noms des personnalités algériennes ayant ouvert des comptes secrets au sein du Crédit suisse. Après Abdelaziz Bouteflika, d'autres noms d'anciens hauts dignitaires du régime algériens sont cités par l'enquête publiée, dimanche dernier, par un consortium de médias internationaux.
« Suisse Secrets » est une enquête qui s'est basée sur les données de plus de 18'000 comptes bancaires totalisant plus de 100 milliards de dollars, hébergés par le Crédit Suisse depuis le début des années 1940 et jusqu'à la fin des années 2010. Elle a accusé cette banque d'avoir hébergé de l'argent sale appartenant à « des dirigeants d'État autoritaires, à des criminels impliqués dans des affaires de torture, de trafic de drogue, de blanchiment d'argent, de corruption et d'autres crimes graves ».
Les premiers éléments de l'enquête publiés le dimanche 20 février par le consortium regroupant 47 médias internationaux – dont Le Monde (France), The Guardian (Royaume-Uni), le Miami Herald (USA) ou encore La Stampa (Italie) et Süddeutsche Zeitung (Allemagne) – ont notamment révélé le nom du défunt ancien chef de l'État algérien, Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier est cité parmi les personnalités qui ont bénéficié d'un compte secret au sein du Crédit Suisse.
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Plusieurs autres personnalités algériennes cités dans Suisse Secrets
L'affaire « Suisse Secrets » a également révélé les noms de plusieurs autres personnalités algériennes qui ont eu recours aux services du Crédit Suisse, rapporte ce mardi 22 février le quotidien El Watan. Parmi les noms cités figure le général à la retraite Khaled Nezzar, qui a ouvert un compte en février 2004, provisionné de 2 millions francs suisses au 30 juin 2005 (1,9 million d'euros).
Le général-major Hocine Benmalem a lui aussi bénéficié des services du Crédit suisse pour y placer la somme de 1,15 million de francs suisses, selon la même source. Le nom de Chahreddine Attailia, fils du général Attailia, homme de confiance de l'ancien président Chadli Bendjedid, a également eu recours en 2008 à cette banque suisse pour y placer 377'466 francs suisses, ajoute la même source.
L'autre personnalité algérienne citée dans cette enquête est l'ancien PDG de la Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour, qui se trouve actuellement sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach à Alger pour des affaires liées à la corruption. Selon El Watan, Nacim, le fils aîné d'Abdelmoumen Ould Kaddour, bénéficiait de deux comptes au Crédit Suisse : le premier ouvert le 25 juillet 2005 et provisionné de 7,8 millions francs suisses en 2008, et le second ouvert le 28 juillet 2005 et provisionné de 587'000 francs suisses.