Crise du bâtiment et cherté des matériaux : En Algérie, le fer rouille et ne trouve plus preneur

Ronds à béton

Malgré la relative dynamisation du secteur du bâtiment en Algérie, il reste toujours au deçà des espérances. Le secteur traverse une crise sans précédent et le chômage a atteint de grandes proportions. Des centaines de chantiers sont à l'arrêt. Pour cause : la cherté des matériaux de constructions, notamment le fer qui a flambé.

En effet, les prix du fer à béton (ronds à bêton) utilisé dans les structures des bâtiments sont tellement en hausse que les entrepreneurs et particuliers préfèrent arrêter leurs chantiers en attendant une éventuelle baisse. Le fer se retrouve ainsi stocké dans des parcs de matériaux de construction à l'air libre.

Les chantiers de construction à l'arrêt à cause du prix du fer

Alors que les restrictions dues à la crise sanitaire ont été levées en majorité, d'autres contraintes touchent le secteur du bâtiment qui est en souffrance. Le fer est en train de rouiller à défaut d'acheteurs. Des centaines de chantiers sont à l’arrêt ou tournent au ralenti.

En effet, pour les particuliers, le surcoût de la construction dus à la hausse des prix du fer entre 2020 et 2021 n'est pas négligeable. Ils préfèrent attendre que les prix baisse pour reprendre les travaux de leurs chantiers. Quant aux promoteurs immobiliers, ils ne sont pas en mesure de supporter les surcoûts induits par la hausse des prix du rond à béton.

L'augmentation brutale des prix des ronds à béton, ces derniers mois, a engendré une importante mévente de ce matériau en Algérie. Dès le mois de mai 2020, les prix de l’acier à l’international amorcent une très forte hausse (de 90 $/T à 225 $/T). Les sidérurgistes versés dans la fabrication du rond à béton répercutent cette hausse sur le prix du produit fini.

Mais le crash qu'a connu le cours du fer depuis la fin du mois de juillet 2021 (de 200 $/T à 100 $/T) n'a pas eu d'impact considérable sur le prix des matériaux de construction en Algérie. L'une des causes en est le coke, un combustible très utilisé dans les usines de production du fer.

La hausse des prix du coke impacte le prix des matériaux de construction

Le directeur général du complexe sidérurgique d'El Hadjar, Lotfi Kamel Manaa, a affirmé sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 2 que « c’est la hausse des prix des matières premières utilisées dans les hauts fourneaux, notamment le coke (charbon, NDLR), qui est à l’origine de l’augmentation excessive des prix des produits sidérurgiques ». Il révèle que le prix du coke, un produit coté en Bourse, « est passé de 300 dollars [la tonne] en février dernier à 650 dollars aujourd'hui ». Soit plus du double en une année.

Dévaluation du dinar algérien

Il faut ajouter à cela la dévaluation de la valeur du dinar, qui a impacté à la hausse les prix du fer. Une hausse qui a eu des effets très négatifs sur le secteur et a également impacté le marché du travail. Des ferrailleurs, maçons et simples ouvriers se retrouvent ainsi au chômage. D'un autre côte, cette hausse pourra avoir des effets sur les prix de l'immobilier en Algérie.

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