Dépréciation du dinar algérien : Les inconvénients plus importants que les avantages

Billets de 1000 dinars

La dépréciation du dinar algérien choisie par le gouvernement pour combler le déficit budgétaire n'a pas eu les effets attendus. En effet, des spécialistes affirment que cette solution a des inconvénients plus importants que ses avantages. Cette dépréciation a occasionné d’importants dégâts aux entreprises et aux ménages.

L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie critique le plan de dépréciation du dinar

Ainsi, selon Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie qui s'est confié au journal Liberté, la dépréciation du dinar « n'a servi absolument à rien ». Il estime que « c'est de la délation que de laisser le dinar se déprécier sans répit pour pouvoir obtenir une hausse artificielle des recettes ».

Badreddine Nouioua considère que cette dépréciation « décourage les investisseurs, renchérit les coûts des intrants pour les entreprises, à l'heure où les discours officiels plaident pour l’augmentation de la part de la valeur ajoutée de la production nationale ». Il affirme que ce choix « ne fait qu’alimenter la spéculation et la fuite des capitaux ».

L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie souligne que « dans tous les pays, les responsables en charge des politiques monétaires et financières veillent sur la stabilité de la monnaie pour permettre à l’économie d’évoluer dans un environnement sain et sur une perspective stable ». Il conclut que la dépréciation du dinar algérien « a produit plus de dégâts qu’elle en a solutionnés ».

La Banque mondiale septique quant aux résultats de la dépréciation du dinar

De son côté, la Banque mondiale a émis des critique sur ce choix dans son rapport de suivi de la situation économique en Algérie. Elle a relevé que les récoltes décevantes qui ont marqué 2021, les efforts de rationalisation des subventions et la dépréciation de la monnaie nationale « contribuent à une hausse marquée de l’inflation » en Algérie.

Quant à l’effet escompté à travers cette dépréciation, à savoir la hausse des revenus de la fiscalité pétrolière libellée en dinar algérien, la Banque mondiale estime que le rythme soutenu de cette dépréciation « ne suffira pas à compenser la baisse des exportations par la suite ».

Algérie : Inflation en hausse et le pouvoir d'achat en forte baisse

Il faut dire qu'à défaut de l’endettement extérieur ou de la planche à billets, les gouvernements successifs ont choisi la dépréciation du dinar comme un amortisseur du choc pétrolier sur la stabilité macroéconomique. À travers cette dépréciation, l'État algérien a bénéficié de la hausse des recette fiscales liées à la rente pétrolières pour réduire les déficits budgétaires. Cependant, ce choix a eu un impact considérable sur l'inflation en Algérie. Le pouvoir d'achat des Algériens subit une nette érosion et les prix ont flambé de manière spectaculaire.

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